Atelier 3 :

Partager les pratiques, les réinterroger les réinterroger en permanence, les formaliser pour les diffuser

 

 

Jean a fait une retranscription complète de tous nos échanges. Et nous avions pensé simplement lire ce que nous avons raconté à partir du questionnement mutuel suivant :

« Pendant ces dernières semaines de votre activité professionnelle, qu’est-ce qui vous a marqué, étonné et que vous avez envie de partager aujourd’hui ? »

Nous étions cinq dans ce groupe, tous de milieux différents et, après un temp de réflexion, chacun a présenté quelques retours d’expériences. Au total, nous avons partagé à une dizaine de situations professionnelles. Obligés de partager des difficultés et des réussites entre gens différents mais engagés. Nous nous sommes raconté des histoires, cela peut paraitre anodin, mais c’est peut-être là un des phénomènes remarquables du contexte créé par l’ITMD. Et il y en a d’autres.

Ce lieu où des professionnels peuvent partager des choses fortes et inédites, les exprimer en confiance et recevoir un écho authentique, professionnel et sincère.

Les effets de l’étonnement de sa propre activité ont été l’objet d’une controverse entre nous, et après discussion des perceptions négatives et des perceptions davantage positives, celles-ci nous sont apparues comme plutôt équilibrées. Des termes tels que « désemparés » ; « des cris et des coups » ; « sans issue », etc. auraient pu conduire à penser que les questions qui se posaient seraient sans destinataire et sans avenir. Les prises de parole ont aussi témoigné d’expériences qui procure satisfaction et contentement. On observe que ces dernières sont moins longues, le vocabulaire pour décrire ce contentement serait-il plus pauvre que les mots posés sur les situations difficiles ?

Voici quelques bribes du dernier tour d’écho :

 

Alain BURGER : « On n’apprend rien des résultats. La difficulté de partager des vraies pratiques. Le résultat ne dit rien sur comment on y est arrivé »

 

Karim TAKI : « On n’arrive à parler de ses difficultés quand on a une confiance en soi suffisante pour pouvoir parler des difficultés et des échecs ; la confiance entre soi ne suffit pas. »

Jean BESANÇON : « Partager ce qui ne va pas, c’est cela qui nous passionne. Et tous ont parlé de ce manque d’interlocuteur, de lieu où l’on peut parler entre pairs de ce qui ne va pas »

Pascale PARLIER : « Je retrouve dans ces témoignages l’importance d’être présent là où on est attendu. IL y a des RV à ne pas manquer. »

Fabien GILLE : « Ce qui se dit est fort et met en évidence que le partage est plus qu’une attente, un besoin ? »

 

Nous nous quittons avec le sentiment d’avoir touché quelque chose de précieux. Quelque chose de l’ordre de vraies ressources humaines pour nous permettre de faire face de nouveau aux nouvelles impasses de notre activité. Le principe selon lequel chaque problème aurait une solution vole en éclat. Nous savons que certains problèmes sont insolubles et les partager nous permet de les dépasser en ouvrant de nouveaux horizons. Alors peut-être aurions-nous projet de réapprendre à nous étonner de façon à s’étonner pour apprendre ?

Nous nous sommes entendus sur cette passion à raconter des trucs qui ont marché mais surtout des trucs qui n’ont pas marché.

 

Les conclusions provisoires, que nous pourrions tirer remettent en cause nos représentations et nos perceptions trop polarisées. Le partage nous réveille, nous rafraîchit et nous ouvre de nouvelles perspectives même si elles ne sont pas toujours formulées, elles sont en devenir.

Voilà pourquoi, nous réaffirmons ce besoin d’espace, d’ouverture et d’expressions. Ce que nous pourrions formaliser est probablement de ce côté.

 

 

Fabien et Jean

Le 11 novembre 2017