[DISPLAY_ULTIMATE_SOCIAL_ICONS]
L’éveil du confinement
Avril 2020
C’est par l’absence que se révèlent à nous ce à quoi nous tenons comme ce qui nous tient ;
Quand l’activité n’est plus là, il apparait combien elle nous nourrit ;
Quand le corps n’est plus en interaction avec ce que nous avons usuellement l’habileté de transformer par notre travail, l’effet de cette activité se rappelle à nous, par ce vide intérieur qui fut un plein ;
Quand l’autre n’est plus là, l’empreinte du collectif en nous demeure.
L’intelligence collective face au grand dérèglement
L’obsolescence des plans d’action laisse place à l’action qui repose sur notre capacité collective à composer avec le réel et à générer de nouvelles normes :
Certaines usines prennent l’initiative de produire ce qui ne figurait dans aucun plan de production ;
Certains établissements et bâtiments accueillent ceux qu’ils n’avaient pas prévus d’accueillir ;
Certaines activités déportées en d’exotiques lointains reviennent s’implanter à demeure ;
Certaines équipes rebondissent en déployant coopération et improvisation ;
Certains professionnels s’attachent à faire de leur mieux un travail qui n’est pas celui qu’ils maitrisent d’habitude ;
Certains sont reconnus pour ce qu’ils font, bien au-delà de leur rétribution monétaire ;
Tous ceux-là réalisent une activité qui déborde le cadre contractuel de leur emploi.
Pour d’autres, distanciés du télétravail numérique, ledit travail n’assure plus ni la contenance ni l’assise psychique qu’offre le travail réel partagé avec ses pairs ;
Pour ceux-là, la modalité numérique prolonge l’intrusion du management dans la scène de l’intime que certaines pratiques psychologisantes avaient déjà favorisée.
Pour d’autres, démobilisés ayant perdu emploi, salaire et activité, le travail demeure bruyant comme le membre mort d’un corps vivant.
Que devient et deviendra l’engagement de ces professionnels ?
Comment voudront-ils produire demain ?
Quels liens à l’autre oseront-ils manifester ?
De quelle inspiration souhaiteront-ils faire la preuve ?
Quel appétit d’un travail bien vivant se réveille ?
Elsa Bonal, administratrice et membre du bureau de l’Itmd
Intervenante en intelligence collective
www.deja-la.net